Académie de La Rochelle - Historique
Reconnue officiellement par lettres patentes d’avril 1732, l’Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de La Rochelle réunissait déjà depuis quelques années des amateurs de belles-lettres et des érudits dans la capitale de l’Aunis. Après les premiers membres désignés par le roi, l’Académie recrute des juristes et des hommes de science qui se réunissent chaque semaine pour discuter de l’actualité littéraire et organisent tous les ans une assemblée publique au cours de laquelle sont présentés les principaux travaux des académiciens.
Au cours du siècle, l’Académie publie plusieurs recueils de ses travaux et organise différents concours dont celui ouvert en 1767 sur l’éloge d’Henri IV, financé par le président Dupaty. Ce concours donnera lieu à l’émission d’une médaille qui fait, aujourd’hui encore, l’objet de tirages réguliers. Parmi les membres correspondants de l’Académie, figurent des personnalités comme Voltaire ou Réaumur.
Une évolution ne tarde pas à se dessiner dans les centres d’intérêt de l’Académie, une appétence sans cesse croissante pour les questions techniques et surtout pour l’histoire naturelle en lien avec l’ouverture sur le monde du port et de la ville.
Une personnalité incarne cet intérêt pour les sciences de la nature, celle de Clément Lafaille, auteur de nombreux ouvrages scientifiques, collectionneur impénitent et esprit curieux. Il lègue à la compagnie non seulement son cabinet de curiosités qui fait l’ornement aujourd’hui du Muséum d’histoire naturelle de la ville, mais encore, sa bibliothèque et son médaillier. Grâce à son legs, l’Académie achète une maison contigüe à l’hôtel de ville dans laquelle elle installe ses collections et sa bibliothèque qu’elle ouvre au public.
L’Académie est supprimée par la Révolution comme toutes les associations et autres académies, mais la dispersion de l’essentiel de ses collections est évitée grâce à l’intervention d’hommes politiques locaux influents à Paris. Sous le Consulat, elle est rétablie par le préfet sous le nom de Lycée rochelais puis d’Institut littéraire avant de retrouver son nom en 1803. Ses anciens membres survivants se regroupent et recrutent à nouveau. L’Académie jouera sous la Restauration un rôle d’expertise au profit de la ville et ouvre même des cours industriels.
Sous la monarchie de Juillet, la compagnie s’étiole et ce n’est qu’en 1853 que Léopold Delayant la reconstitue en unissant à la Société littéraire dont il a favorisé la création, les autres sociétés savantes de la cité : la Société des amis des arts, la Société d’agriculture, la Société des sciences naturelles du département et la Société de médecine. Les conférences publiques et les publications reprennent jusqu’en 1911. À cette date, l’Académie suspend ses activités et ne les reprendra qu’en 1921 avant de fêter avec faste, en 1932, son bicentenaire.
La compagnie s’assoupit de nouveau à la veille de la seconde guerre mondiale avant de retrouver son dynamisme et son aura avec ses conférences mensuelles et la publication de ses Annales régulièrement publiées depuis 1992. Plus récemment encore, elle a rétabli ses séances de rentrée solennelle ainsi que ses prix, en mettant l’accent sur la coopération avec les autres sociétés patrimoniales et culturelles de la cité ainsi qu’avec les autres académies. Elle s’efforce ainsi de contribuer à l’animation culturelle de la ville de La Rochelle par ses conférences et l’organisation de colloques.